Les sciences dans Galaxie
Cécile Renault, astrophysicienne au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble (LPSC) et Eric Lewin, exogéologue à l’Institut des sciences de la terre de Grenoble (ISTerre / OSUG) sont la marraine et le parrain de la saga Galaxie. Leurs différents sujets de recherche ont ainsi servi de matériau de base aux participants pour créer l’univers de la saga. En particulier, deux d’entre eux ont été au coeur de l’univers de Galaxie : l’énergie noire et la planète Mars. Retrouvez ces sujets ci-dessous, entre science et fiction !

L'énergie noire : ce que dit la science
L'énergie noire : En cosmologie, l'énergie noire est une forme d'énergie hypothétique emplissant uniformément tout l'espace et dotée d'une pression négative, qui la fait se comporter comme une force répulsive. L'existence de l'énergie noire est nécessaire pour expliquer diverses observations astrophysiques, notamment l'accélération de l'expansion de l'espace observée depuis quelques milliards d'années.
L'énergie noire est une composante majeure de l'Univers, représentant environ 69 % de sa densité d'énergie totale aujourd'hui. Sa nature reste largement inconnue : si aucune observation ne contredit actuellement une simple constante cosmologique, diverses considérations indiquent d'autres possibilités. L'énergie noire ne doit pas être confondue avec la matière noire qui, au contraire, ne remplit pas uniformément l'Univers et qui interagit normalement avec la gravitation.

Image : Histoire de notre univers, crédits ESA - http://public.planck.fr/multimedia/1-photographies
La toile cosmique : En cosmologie, la toile cosmique correspond à la distribution en 3D de la matière. Les galaxies, le gaz chaud et la matière noire se concentrent en galaxies et amas de galaxies qui dessinent un réseau de filaments. La toile cosmique évolue au cours du temps sous l'effet de la gravitation qui conduit à la concentration de la matière et de l'expansion de l'espace qui éloigne les grandes structures les unes des autres à l'échelle de l'Univers.

Simulation de la toile cosmique, crédits S. Colombi (IAP), simulations Horizons : http://public.planck.fr/multimedia/1-photographies
Ressources web :
L'énergie noire...dans la saga !
Dans la saga Galaxie, l’énergie noire est au cœur du concept imaginé par les participants : l'énergie noire qui accélère l'expansion de l'univers serait issue de l'énergie vitale des êtres vivants, qui rejoindrait les vides de la toile cosmique à leur mort.
Découverte de l'énergie noire :
“Une étude menée sur un période de trente années est formelle : l'énergie noire qui alimente notre planète et notre civilisation depuis des générations est issue de la mort d'organisme vivants. C'est en cherchant l'origine de l'expansion accélérée de l'univers que l'équipe de scientifiques menées par la professeure Xosuebtzsysft a pu démontrer qu'elle était liée, au delà de toute incertitude raisonnable, à l'augmentation du nombre de décès de notre population. Leur conclusion est dramatique : nous consommons nos morts. Suite à la révélation de cette information, déjà de nombreuses émeutes ont éclaté aux quatre coins du globe, poussant plusieurs pays à déclarer la loi martiale. Des manifestations sont organisées devant par le parlement par des religieux mystiques de l'ordre du Temple de l'Aube. Ils brandissent des pancartes comme "Arrêtez de profaner nos morts" ou "La vie est sacrée". La tension monte et la situation tourne au chaos…”
Source : “breaking news” écrit lors de la première séance de Galaxie
Stockage et exploitation de l'énergie noire à des fins commerciales
ADEN CORE : entreprise technocrate qui possède la technologie propriétaire permettant de stocker de l'énergie noire. Le stockage s'effectue dans des structures "en éponge" ou l'énergie noire est emprisonnée dans des zones de vide au cœur de la matière. La nature exacte de cette matière révolutionnaire reste secrète, mais il s'agirait d'un nouveau type d'ADN (constitué sur des bases nucléiques autres que GATC)

Logo de l'entreprise ADEN CORE réalisé pendant l'atelier #PROPAGANDE (source : Echosciences Grenoble)
Light Travel Inc : entreprise technocrate qui propose des voyages interstellaires pour emmener des touristes fortunés sur des planètes exotiques. La compagnie voit dans la découverte des Mystiques l'opportunité d'ajouter l'option "Rencontrez des autochtones extraterrestres" à son catalogue.

Publicité pour l'entreprise Light Travel crée lors de l'atelier #PROPAGANDE (source : Echosciences Grenoble)
ENEX (ENergy EXtraction) : cette société transforme la force de répulsion de l’énergie noire en électricité en captant l’énergie grâce à une «éponge», technologie développée par ADEN CORE. ENEX est le principal fournisseur d’énergie noire brute.

Identité visuelle de la société ENEX crée lors de l'atelier #PROPAGANDE (source : Echosciences Grenoble)
Militantisme anti-énergie noire
L'organisation militante à laquelle appartient Soraya veut sensibiliser la population humaine au sort qui l'attend : encourager l'utilisation de l'énergie noire, c'est se condamner soi-même à être consommé en tant que carburant post-mortem...

Tract militant anti-énergie noire réalisé lors de l'atelier #PROPAGANDE (source : Echosciences Grenoble)

Spot publicitaire réalisé pour le compte des Mystiques par l'agence de communication "Still the star" pendant l'atelier #ANIMA (source : Echosciences Grenoble).
Il vise à sensibiliser un maximum de Technocrates à la vraie nature de l’énergie noire.
Récupération de l'energie noire
Si la récupération de l'energie noire constitue un enjeu économique majeur pour les entreprises de la civilisation technocrate, elle constitue également un enjeu politique crucial pour plusieurs personnages de Galaxie.
Ainsi, l'ouvrier mystique Lokhzex cherche à se procurer les plans du récepteur pour en fabriquer un et communiquer avec l'énergie noire. Se faisant, il espère parvenir à renverser le système de caste mystique qui le réduit à sa condition d'ouvrier.
C'est Soraya qui finira par lui procurer les plans du récepteur qu'elle subtilise dans les locaux de l'entreprise ADEN. Elle espère que Lohkzex parviendra à le faire fonctionner : cela permettrait à Soraya de montrer aux technocrates la véritable nature de l'énergie noire et d'en faire cesser l'exploitation.

Modèle 3D du récepteur d'énergie noire utilisé lors de l'atelier #DIY (source : Echosciences Grenoble)
Cécile Renault tire quelques considérations scientifiques du sujet de l’énergie noire dans la saga :

La planète Mars : ce que dit la science
Mars est la quatrième planète du système solaire. Son éloignement au Soleil est compris entre 1,381 et 1,666 UA (206,6 à 249,2 millions de kilomètres), avec une période orbitale de 669,58 jours martiens (686,71 jours terrestres). C’est une planète tellurique environ dix fois moins massive que la Terre. La plus grande montagne du système solaire, Olympus Mons et le plus grand canyon, Valles Marineris, se trouvent sur Mars.

La planète Mars, Mosaïque assemblée à partir d'images prises par l'orbiteur Viking 1 le 22 février 1980.Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mars_(plan%C3%A8te)#/media/Fichier:Mars_Valles_Marineris_EDIT.jpg
La couleur rouge : Mars a toujours été caractérisée visuellement par sa couleur rouge, due à l'abondance de l'hématite amorphe (oxyde de fer) à sa surface. C'est ce qui l'a fait associer à la guerre depuis l'Antiquité, d'où son nom d'après le dieu Mars de la guerre dans la mythologie romaine.
Atmosphère martienne : Mars possède une atmosphère ténue dont la pression moyenne est de 610 Pa, avec une température moyenne de −63 °C. Cette température connaît des variations diurnes importantes en raison de la faible inertie thermique de l’atmosphère (de -89 à -31 °C). Les températures extrêmes seraient de l'ordre de -145 et +25 °C. L’atmosphère est composée principalement de dioxyde de carbone, d'argon et de diazote. Elle est constamment chargée en poussière, dont les grains ont un diamètre moyen de l'ordre de 1,5 µm, responsable de la teinte ocre du ciel martien. Cette poussière est continuellement injectée dans l'atmosphère par des tourbillons de poussière, les “dust devils”.

Tempête de poussière sur l’ensemble de la planète (crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS) : https://mars.nasa.gov/resources/21448/global-dust-storm/

Dust devils (crédits : NASA/JPL-Caltech/University of Arizona) : https://mars.nasa.gov/resources/5264/dust-devils-on-mars/
Radiations : L'absence de magnétosphère autour de Mars a pour conséquence d'exposer directement la surface de la planète aux rayons cosmiques et aux bouffées de protons solaires, à l'origine d'une radioactivité ambiante très supérieure à celle relevée à la surface de la Terre. La dose efficace en orbite martienne a été évaluée entre 400 et 500 mSv/an, tandis qu'au sol, les doses reçues seraient deux à trois fois plus faibles (un peu moins de 200 mSv/an) en raison de l'absorption d'une partie des radiations solaires et galactiques par l'atmosphère de Mars. À titre de comparaison, la radioactivité moyenne sur Terre s'élève, en France, à environ 3,5 mSv/an et la dose cumulée admise pour un astronaute sur toute sa carrière n'excède pas 1 000 mSv pour plusieurs agences spatiales.
Exploration martienne : L’exploration de Mars se fait à l’aide de sondes spatiales : notamment de satellites artificiels et d’« astromobiles », appelées aussi « rovers ». Elle tient une place importante dans les programmes d’exploration spatiale de la Russie (et avant elle par l’URSS), des États-Unis, de l’Union européenne, et du Japon, et commence à se matérialiser dans le programme spatial de la république populaire de Chine. Une quarantaine de sondes orbitales et d’atterrisseurs ont été lancés vers Mars depuis les années 1960.

Le rover Curiosity (crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS) : https://mars.nasa.gov/resources/21929/curiositys-dusty-selfie-at-duluth/
Colonisation martienne : l'installation d'une communauté humaine autonome sur cette planète est un thème classique de science-fiction et constitue un projet qui connaît dans les années 2010 un engouement populaire important. L'installation sur le sol martien pour une durée limitée d'un équipage d'astronautes professionnels se heurte à des problèmes techniques (atterrissage et retour sur Terre dans des conditions acceptables, production des consommables au sol) et financiers non résolus. Une installation permanente soulève le problème de la viabilité économique et de l'adaptation de la physiologie humaine à une gravité beaucoup plus faible et à un niveau de rayonnement nettement plus élevé.

Vue d’artiste d’un habitat martien (Credits: NASA/Clouds AO/SEArch) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonisation_de_Mars#/media/Fichier:Mars_Ice_Home_concept.jpg
Ressources web :
La planète Mars...Dans la saga !
La planète Mars, colonisée il y a des générations, abrite maintenant les pirates, des renégats en désaccord avec les technocrates et leur utilisation de l’énergie noire. Là, ils vivent malgré des conditions hostiles et préparent leurs actions de rébellion en communiquant via une émission de radio.
Adaptations physiques des pirates : En plusieurs générations, les pirates se sont adaptés à leur environnement : ils sont grands, solides et n’ont plus de cheveux ni de sourcils (mutation commune à tous les Technocrates). Leurs peaux sont devenus d’épais cuirs qu’ils maquillent de graphite
Habits et équipement des pirates : Pour revendiquer leur opposition à la pensée dominante de l’Autorité régente, les pirates martiens portent des coiffes d’implants customisés de trophées et bijoux en ferrailles de rovers Travel Inc. recyclés. A l’extérieur, leur masque filtre les poussières, la collerette rétractable isole des radiations et des variations de température et les bottes en plomb à crampons assurent la stabilité contre les vents et les tempêtes de sable. Les exosquelettes permettent l’adjonction de membres et d’outils et, dans leur variante militaire, d’armes. Les vêtements tactiques, qui y sont associés sont épais, solides, isolants et en camouflage sable rouge.

